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Journal d'un faux-cul

5 février 2007

Tout est question de question

Même si votre avis ne me troublera que très peu quant à ma façon de mener ma « petite entreprise », je me dois de vous avouer une certaine faiblesse. Je ne peux pas m’empêcher de penser que l’arrivée du petit nouveau n’est pas étrangère à cette baisse de régime. Le bonhomme est fort, très fort, et il ne manque jamais une occasion de me clouer le bec, me rendant presque ridicule aux yeux de mes chers patrons.

Après un week-end passé à écouter les jérémiades de mon épouse, incapable de se rendre compte que ses petits problèmes ne sont rien par rapport à mon ambition et aux moyens que je mets en place pour l’assouvir. Je pense que, quelque part, je la hais. Heureusement, n’explosant pas chez moi, je garde en moi cette hargne pour mieux me battre au bureau. Ce week-end, elle a fait fort et je dois la remercier. Je me sens en pleine forme pour moucher le blanc-bec qui croit que ses attitudes de scout attardé m’empêcheront d’être le chouchou de la direction.

Ma technique pour reprendre pied dans ce monde de brutes est simple : je me montre omniprésent en posant des questions dont j’ai déjà la réponse, mais dont je sais aussi que mes chefs ont la réponse. Je flatte de la sorte leur ego surdimensionné tout en me rabaissant suffisamment à leurs yeux pour que jamais ils ne s’imaginent que je pourrais convoiter leur place.

Je suis un adepte de la théorie de l’incompétence. Un chef n’est jamais à sa place puisque, faisant extrêmement bien son boulot là où il était auparavant, il a été propulsé à une place pour laquelle il ne connaît rien ou pas grand-chose. Lui faire de petits plaisirs en lui donnant l’impression de savoir est donc assez aisé et permet de gagner des points dans mon classement « fayotage ».

Fini de bavarder : je dois y retourner… « L’autre » est en train de me prendre une nouvelle fois de vitesse avec des questions pas plus pertinentes que les miennes…

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29 janvier 2007

Le sandwich

Il n’y a pas si longtemps, le fait de manger son sandwich frénétiquement au-dessus du clavier de son ordinateur était assez rare et pouvait, le cas échéant, provoquer une admiration chez son chef inversement proportionnelle à la haine de l’informaticien prédisant les problèmes de touches bloquées ou de connexion défaillante. Malheureusement, les temps changent et bon nombre de mes collègues a décidé, à leur tour, de ne pas quitter le bureau. Ma déception est d’autant plus grande que leur but est essentiellement de pouvoir partir plus tôt tandis que le mien n’était que de prendre du galon auprès de ce chef ne détectant pas la supercherie.

Toujours est-il qu’il a fallu modifier sa façon de faire et profiter de cet instant sandwich pour affiner mon image de brave petit soldat prêt à mourir pour le bon fonctionnement de la boîte. Voilà deux semaines maintenant que, chaque midi, je descends chercher mon sandwich et en profite pour remonter celui de ma sous-chef. Ce n’est pas tant le fait que je l’apprécie qui est important, mais bien celui que la chef puisse voir que je le fais. D’ailleurs, l’une ou l’autre réflexion m’ont permis de comprendre qu’une pointe de jalousie naissait entre ces deux femmes. Adepte du diviser pour mieux régner, j’avais réussi mon coup : dans quelques jours, je comptais mettre tout le monde d’accord.

Mais le conditionnel est de mise puisque j’ai été pris de vitesse par mon pire ennemi, celui-là même dont je vous entretenais la semaine passée. Le fourbe, en grand professionnel qu’il est, n’a pas manqué de remarquer mon manège et les réactions que celui-ci provoquait auprès de notre autorité commune. Sentant que je passerais bientôt à l’acte, l’immonde m’a brûlé la politesse et, le dernier jour de la semaine passée, n’a pas hésité à aller chercher le sandwich de la chef tandis que je me retrouvais penaud avec celui d’une sous-chef perdant de sa valeur d’un et un seul coup.

Pire, c’est un poignard qui s’est planté dans mon cœur de lèche-bottes lorsque j’ai vu le sourire radieux de la chef, tellement heureuse d’avoir, elle aussi, une Cour prête à se fourvoyer pour obtenir l’immense privilège de lui décrocher un regard ou un petit mot gentil.

Tout est donc à refaire, mais me voilà condamné à ramener tous les jours le sandwich de l’autre afin de ne pas éveiller les soupçons. La nuit passée, dans un rêve machiavélique, je me voyais trafiquant les sandwiches. A la longue, si le sandwich apporté à la chef par « l’autre » en lui plaît pas, elle ne manquera pas de faire une association inconsciente entre le déplaisir et celui qui en est le porteur bien malgré lui. Il faut que j’y pense. Je vous tiendrai au courant…

24 janvier 2007

La concurrence

Je sais, vous ne m’avez plus vu depuis quelques jours, amis je ne peux pas croire que je puisse vous avoir manqué. Un mec comme moi ne manque pas à ses collègues. Au mieux, son patron direct se sent-il un peu moins aimé sans vraiment déterminer pourquoi. Non, manquer est un trop grand mot. Toujours est-il que je ne suis plus venu vous distiller mes bons conseils pour devenir un lèche-bottes hors pair pour une bonne raison. J’ai de la concurrence !!!

C’est lors d’une réunion que ce constat m’est apparu comme une évidence, comme la vierge apparaissant à quelques fidèles à Lourdes : je ne suis plus le seul à utiliser cette technique vieille comme le monde qui consiste à flatter le chef pour masquer le mieux possible ses incompétences. Toujours est-il que le ver est dans la pomme que je cultive depuis quelques années maintenant, tous chefs confondus.

J’avais d’abord pris ça comme la volonté d’une nouvelle recrue de faire entendre sa voix, de prouver à ses collègues que sa présence était désormais irrémédiable. Mais le bonhomme va bien plus loin que ça. Je pensais avoir réussi à cadenasser les apartés avec nos supérieurs directs en multipliant les révélations en leur bureau ou en me levant plus vite que l’éclair pour participer aux discussions qu’ils peuvent avoir avec d’autres. Mais, au jeu du 100 mètres vers les bureaux de la direction, je me suis fait souffler la politesse par le Ben Johnson du paysager. Dès que quelqu’un s’approche de mes bien chers chefs, il se lève, me devance et, d’ici quelques semaines, j’en suis persuadé, ne manquera pas de me bousculer pour avoir de meilleures places aux gradins de notre perfidie.

Vous comprenez maintenant pourquoi je n’ai pas pu venir plus tôt vous conter mon angoisse. Je ne peux me distraire de ma nouvelle tâche : observer ses démarrages, glisser pernicieusement des peaux de banane sous ses certitudes, casser ses « bonnes » idées – qui auraient pu être miennes d’ailleurs – lors de réunions qui, si elles ne virent pas en combat des chefs, deviennent de vrais matchs de catch.

Bien évidemment, en parfait professionnel de la perfidie, le bonhomme a immédiatement compris mon jeu et cherche à sympathiser pour mieux m’amadouer. C’est me prendre pour plus idiot que je ne suis, même si c’est difficile. Rester courtois, mais attentif sera donc ma nouvelle ligne de conduite.

Je vous laisse. Mon adversaire a dû s’absenter. Je vais en profiter pour aller discuter avec la sous-chef se trouvant juste au-dessus de moi dans l’organigramme. Quelques informations sans intérêts valent mieux que tous les mutismes du monde.

15 janvier 2007

Quand le chat n’est pas là, il n’est pas là

On pourrait croire que le lèche-bottes que je suis se sente malheureux lorsque son supérieur direct n’est pas là. Heureusement, il n’en est rien. En effet, dans les sociétés hiérarchisées telles que nous les connaissons actuellement, il existe toujours un sous-chef prêt  à tendre une oreille attentive à nos jérémiades et autres flagorneries. C’est vrai que, en fin de compte, il n’y a pas de raisons que ce soit toujours les mêmes qui bénéficient de mon caractère faussement mielleux, mais vraiment faux cul.

Il ne s’agit pas pour autant d’avoir la même approche, le risque de tomber sur une sous-chef plus intelligente que la chef étant réel et pouvant me jouer de vilains tours. J’ai donc entrepris, dès le matin, de profiter de ces moments où l’on eut se croiser à la photocopieuse ou devant la machine à café, pour rappeler à la principale cible de ma journée à quel point je considérais qu’elle effectuait un travail essentiel à la réussite de notre entreprise, lui laissant croire à mots couverts que, présente ou absente, la chef n’était là que pour des raisons de pistonnages. Qu’on le veuille ou non, il suffirait que la chef trébuche pour que la sous-chef prenne sa place. Un scénario qui m’ouvre des perspectives intéressantes…

Je profite également de cette liberté de quelques heures pour me retourner vers mes collègues. Si être lèche-bottes est un emploi à plein temps, il a l’inconvénient de m’éloigner de mes petits camarades. Bien trop occupé à vanter les mérites de mes supérieurs, j’en oublie d’être proche de celles et ceux qui partagent la même galère que moi (si on considère que le travail que je n’effectue qu’à moitié est une galère, l’autre moitié du temps étant dévolu à encenser le job des autres). Cela présente le double avantage de me rendre à nouveau sympathique aux yeux des plus idiots qui n’y voient que du feu, mais aussi de récolter quelques informations que j’utiliserai, le cas échéant, pour finir d’agonir celui ou celle qui voudrait me faire de l’ombre.

Nous sommes lundi. Je vais tout doucement reposer mon visage dans le creux de ma main, regarder mon écran sans voir les lettres qui s’y trouvent – cela n’a aucun intérêt puisqu’il s’agit d’un texte de la semaine passée – et rêvasser au week-end qui vient de s’écouler. J’ai eu une soirée des plus sympathiques avec des amis. J’y ai eu l’occasion de dire pis que pendre de ma chef. Dans mon métier, on appelle ça une soupape de sécurité.

10 janvier 2007

A la fève !!!

Tradition oblige, nous avons été conviés aujourd'hui à partager une galette des Rois. Si, vous savez, cet instant de solitude où tout le monde se regarde, espérant secrètement que son pire ennemi ne tirera pas la fève et ne profitera pas de ces fameuses dix minutes de gloire qui font l'auditoire.

Non, je n'ai pas eu la fève et, d'ailleurs, je ne tenais pas à l'avoir. D'une part, il me semble inconcevable de ne pas tout faire pour ne pas présenter le bon morceau de tarte au patron pour qu'il puisse se rendre ridicule en coiffant une couronne de papier. D'autre part, ne pas être "Roi" me donne une bonne occasion de me plaindre.

Savamment positionné entre mon chef de bureau et le big boss, il ne me reste plus qu'à pleurnicher sur mon sort. Vous savez bien... Les "Je n'ai jamais de chance", "Tout petit ma soeur me piquait déjà mes tartines",... sont comme des respirations pour moi. J'adore voir leurs regards attendris se poser sur le grand nigaud que je suis.

Attention, si vous cherchez à suivre mon exemple, n'oubliez jamais qu'il ne faut pas être le dernier à aller redéposer son assiette. En effet, il sera de bon ton de faire remarquer que vous êtes surchargé de travail et que si vous ne vous remettez pas tout de suite au boulot la société elle-même risque de l'avaler de travers... la fève.

J'exagère sans doute un peu, mais vous découvrirez bien vite qu'un faux-cul en fait toujours trop. C'est une des conditions sine qua non pour ne jamais manquer une occasion de prendre du galon. Je sais de quoi je parle : virutellement, je ressemble à un vieux général américain bardé de décorations après son passage en Normandie, au Vietnam et, finalement, dans la banlieue de Bagdad...

Je retourne au front. Je n'ai pas grand chose à faire, mais ça, je suis le seul à le savoir...

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10 janvier 2007

Présentations

Je me présente...

 

Enfin, non... Je préfère vous cacher mon nom, mon prénom... Cela vous permettra sans doute de regarder autour de vous et d'imaginer que je suis un de vos collègues, celui que vous détestez parce que, que vous le vouliez ou non, il réussit.

 

Mon arme fatale : je fais de la lèche. Je suis un véritable champion dans le genre. Mon seul regret est sans doute qu'aucune compétition dans ce domaine n'existe. Je serais médaille d'or à coup sûr. J'imagine déjà le biathlon : la première épreuve consisterait à trouver "absoooolument géééniâââllleuh" une idée complètement foireuse, la seconde étant un chronométrage de retournage de veste. Personnellement, il ne m'a pas fallu une journée pour cracher sur celui que j'encensais la veille. Que voulez-vous, on ne devient pas lèche-bottes, on naît lèche-bottes.

 

Vous me détestez déjà... Bonne nouvelle, on va rire....

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